Fondation Maeght

Ce lieu magique (un des plus beaux sites consacrés à l’art en France) a été le cadre rêvé d’un cycle de lectures dirigé par Simone Amouyal et moi-même à l’automne 2004, avec trois  comédiens issus de l’ERAC, et quelques élèves de deuxième année.

L’exposition de cette année 2004, conçue par Jean-Louis Prat,  était intitulée « De l’écriture à la peinture », et constituait un magnifique hommage  à l’activité d’éditeur d’art d’Adrien Maeght.

Un des livres les plus fameux présentés dans cette exposition : « Jazz », texte et papiers découpés de Matisse (1947, Tériade editeur)
 

Pour préparer les lectures en résonance avec cette rétrospective, Simone Amouyal et moi avions été autorisés à passer des journées entières dans un sous-sol climatisé de la Fondation, véritable coffre-fort blindé contenant des trésors d’édition de valeur inestimable (lithos signées de Mirò, de Chagall, de Matisse, livres d’art précieux jamais reproduits en édition courante…) Moments privilégiés où l’on se retrouve seul en tête-à-tête avec des livres magiques, dont certains n’existent qu’à 50 exemplaires dans le monde, et ne sont visibles généralement que derrière une vitrine de musée, ouverts sur une double page. Là, en gants blancs, nous cherchions au fil des pages les textes rares qui pourront composer ces lectures. Au final, plus de la moitié des textes choisis proviennent de nos lectures personnelles, dans des livres disponibles partout. Mais ces journées restent gravées comme une expérience artistique peu commune.

Les textes écrits par certains peintres ou sculpteurs (Mirò, Picasso, Giacometti etc.) s’avèrent souvent plus intéressants à faire entendre que les poèmes illustrés par ces artistes dans ces ouvrages. De mon côté, j’ai proposé deux thèmes de lecture (Char et Mirò, Leiris et Giacometti) et nous préparons ensemble avec Simone la sélection de la lecture clôturant le cycle (Paroles de peintres : Picasso, Chagall, etc.) En lumière du jour, avec des comédiens déambulant autour de stabiles de Calder, de statues de Giacometti, ou dans le labyrinthe Mirò, dans la lumière dorée des fins de journée en septembre sur la Côte d’Azur, ces douze soirées de lectures ont bénéficié d’une scénographie réellement magique : les oeuvres originales des artistes évoqués dans les jardins de la Fondation. Unique et intransportable.

 

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