Nelly Borgeaud

Une voix douce et inquiète à la fois, une présence légère, mystérieuse.

Ironie, intelligence et élégance auront caractérisé cette comédienne intense. Une des rencontres marquantes de ma vie professionnelle. Plus de dix années d’amitié, de collaborations, de complicités.

 

Je lui avais proposé d’être l’interprète d’un monologue adapté d’un roman brésilien, « La passion selon G.H. » de Clarice Lispector. Le récit initiatique d’un femme brutalement face à elle–même et à son existence, un bouleversement déclenché par la vue d’un cafard à l’agonie sur la porte d’une armoire. Nelly Borgeaud avait accepté cette proposition venant d’un jeune homme qui lui était inconnu, et réaliser son premier spectacle « seule en scène » après trente ans de carrière, sous la direction d’un débutant. Trois ans de patience pour trouver un théâtre et une production, pendant ces trois ans se déroule un autre spectacle, une chorégraphie de Dominique Bagouet, inspirée de sa rencontre avec Nelly avec laquelle je l’avais mise en contact. J’ai donc été assistant dramaturge de « Meublé sommairement » (1989) avant de réaliser ma deuxième mise en scène avec « La passion selon G.H. »

 

La passion selon G.H. 1991, coproduction TGP de Saint Denis, Atheneum Dijon, Cie Einstein Café. Adapté du roman éponyme de Clarice Lispector. Adaptation et mise en scène Alain Neddam. Décor : Mâkhi Xenakis et Christine Le Moigne. Lumières Dominique Bruguière. Costume : Dominique Fabrègue. Son : Philippe Cachia. Tournée à Genève, Reims, Nice.

Ecoutez la voix et le phrasé si singuliers de Nelly Borgeaud dans La passion selon G.H., cliquer pour écouter un extrait de l’enregistrement réalisé en 1991 par la Radio Suisse Romande

Meublé sommairement était un spectacle de Dominique Bagouet né de sa rencontre avec Nelly. Travaillant avec elle pendant une semaine dans son studio un été, sans finalité, pour faire connaissance, il décide rapidement de créer un spectacle autour d’un court roman d’Emmanuel Bove, avec Nelly parmi les danseurs de sa compagnie. Entre texte littéraire et danse, une des aventures les plus abouties et les convaincantes de la danse contemporaine. Récitante d’un texte appris par coeur, jamais assignée à une place fixe sur la scène, Nelly, sans réellement danser, faisait partie intégrante de la chorégraphie par ses déplacements sur le plateau,  calculés et exécutés très rigoureusement en rapport avec les danseurs.

Un troisième rendez vous avec Nelly, peu avant qu’elle quitte les plateaux, progressivement gagnée par la maladie d’Alzheimer : « La belle Maguelonne », création musicale avec Voincent Le Texier, baryton et Susan Manoff pianiste un cycle de lieder de Brahms, avec Nelly en récitante du récit éponyme de Ludwig Tieck, qui inspira Brahms. A sa demande, j’en ai assuré la mise en scène. Création en 1998 à Bourges, tournée à Montpellier, Cherbourg.

Liens :

Une scène avec Nelly Borgeaud dans L’homme qui aimait les femmes de François Truffaut (avec Charles Denner)

page Wikipedia sur Nelly Borgeaud : biographie et filmographie

Page des Carnets Bagouet sur Nelly Borgeaud

Texte de présentation de « Meublé sommairement »

Présentation de « La Belle Maguelonne »

2 réflexions sur « Nelly Borgeaud »

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